Quand l'Amour
TRIOMPHE

En 1790, Anthelme Vincent Berthet, né à Seyssel en 1766 dirige, à Carouge, un commerce de vin appartenant à son père.
Ce jeune homme, amoureux de 24 ans demande à Gaspard Berthet son père, l'autorisation d'épouser la jolie Jeanne Marie Magdelaine Peillex, fille d'un cabaretier de Chêne Thônex.

Octavie Berthet,
petite-fille de Anthelme et de . Marie Magdelaine
1845 – 1893
Les vues de la famille Berthet sont autres : Anthelme doit épouser une fille de Seyssel choisie par sa famille ! Gaspard refuse son consentement au mariage projeté par son fils et intente un recours devant le Sénat de Savoie.
La supplique rédigée par le Conseil d'Anthelme, présentée au Sénat de Chambéry est d'un style savoureux : …dans l'âge où la loi de nature imprime dans le cœur des hommes le désir invincible de se donner une compagne, il a jeté son choix sur la fille de Jean Claude Peillex. Ses vues sont agréables et agréées par cette jeune fille et par ses parents… Rien n'est plus raisonnable : il cherche à s'allier dans une maison d'honnêtes gens, sa prétendue est charmante, son caractère doux et assorti, elle a les qualités requises pour faire une bonne mère de famille…. Ces sortes de nœuds dont dépendent le bonheur des époux, l'éducation des enfants et le bien public devraient se former librement et sans contrainte…
A Chambéry, comme les parties souhaitent ne pas se rencontrer, on fait sortir les uns ou rentrer les autres par des portes opposées.
Jean Claude Peillex assure que Jeanne Marie Magdelaine est réunie d'affection avec ce jeune homme. Questionnée, cette dernière soutient fermement son intention d'épouser Anthelme.
Les chassés-croisés se répètent, et les parties ne cèdent pas d'un iota.
Joséphine Périssoud
arrière petite fille…
1874 – 1896
Gaspard n'acceptera pas la dot qu'on se propose de constituer, privera son fils de sa part d'héritage et refusera de recevoir ladite Peillex et les enfants qui naîtraient.
Après de multiples formalités, le Sénat donne son aval, déclarant qu'il est loisible à Anthelme Vincent Berthet de contracter mariage avec Jeanne Marie Magdelaine Peillex, le 12 février 1791.
Huit jours plus tard, le contrat est élaboré : Les futurs époux reçoivent de Jean Claude Peillex une dot de 4800 livres et un trousseau valant 1 000 livres.
Le mariage est célébré le 22 février 1791 en l'église de Chêne.
Le couple est logé et nourri gratuitement à la table des parents. Cette convention sera dénoncée en novembre par beau-père et gendre, Anthelme voulant diriger son propre commerce.
En conséquence, J. Claude loue à ses enfants la maison où ils demeurent à Moëllesulaz et une pièce de terre à Ambilly moyennant le prix annuel de 2 livres.
Lorsque son épouse bien-aimée disparaîtra, le 29 mars 1837, Anthelme inconsolable la suivra dans l'au-delà moins de 2 mois plus tard.

Sources : Archives Cantonales de Genève : Tabellion de Saint Julien et Carouge 141 – R.P. Chêne Thônex.
Archives Départementales de Savoie à Chambéry : B 1339.

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