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175 ans de maires,
syndics, anecdotes
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En 1815, c'est la Restauration. Après vingt trois ans de fusion avec la France, la Savoie est rattachée au royaume de Piémont Sardaigne par le traité de Vienne. La plupart des transformations opérées pendant la période française sont supprimées. Le clergé dirige l'enseignement et rédige à nouveau les actes d'Etat Civil.
Chaque année, le Conseil Communal propose à l'approbation de l'Intendant Général deux candidats : l'un pour le remplacement du premier conseiller en liste de nomination, le deuxième capable de remplir éventuellement les fonctions de syndic. Il aura soin de le choisir comme l'indique le règlement du 8 janvier 1739 "parmi les plus imposés, les plus capables et plus en état de servir la commune et, par préférence parmi les habitants des hameaux qui n'ont point encore fourni de sujets au Conseil."
Les Conseillers devront "se dépouiller de tous égards particuliers, n'avoir en vue que l'intérêt du service de Sa Majesté et de la commune".
D'autre part, le Conseil transmet à l'Intendance Générale, un tableau comportant les noms des plus imposés sur le plan foncier, domiciliés ou non dans la commune. S'inspirant de ce document, l'Intendant Général nomme un Conseil double ayant les mêmes prérogatives que le premier.
La nomination des syndics est bisannuelle.
(Extraits des "Recueil des Edits" consultés aux Archives Départementales de la Haute Savoie).
En 1830, on propose trois candidats pour le renouvellement du plus ancien des conseillers :
Chambet Claude, 40 ans, cultivateur, fortune : 7 000 livres neuves,
Dupraz François, 36 ans, cultivateur, fortune : 8 000 livres neuves,
Nier dit Maréchal, 53 ans, cultivateur, fortune : 5 000 livres neuves.
Les mêmes annotations concernent les trois postulants : "de bonne corpulence et bonne santé, probe et intègre, de bonne conduite religieuse, marié avec enfants, zélé pour le service public et le gouvernement de Sa Majesté dont il est sujet, paraissant instruit dans les affaires publiques et administratives, sait lire et écrire".
Les plus forts contribuables susceptibles de doubler le Conseil, en 1827 :
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Résidence :
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Revenu cadastral
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Fortune
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Age |
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Chatrier Marc Antoine |
Contamine |
54 985 livre |
20 000 livres |
62 ans |
Capable et moral
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Chatrier François Auguste |
Chène |
124 645 |
150 000 |
52 |
Capable et moral
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Chapuis Henry |
Thorens |
90 195 |
300 000 |
60 |
Capable et moral
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Dufresne Pierre (les hoirs) |
La Tour |
41 680 |
120 000 |
Mineurs |
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Dupraz Charles Jean Marie |
Boëge |
60 160 |
80 000 |
35 |
Capable et moral
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Périllat Fr., femme Chambet |
Peillonnex |
46 145 |
12 000 |
22 |
Moral et incapable
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Thevenet Pierre |
Magland |
72 360 |
90 000 |
52 |
Capable et moral
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Vuy François Auguste |
Carouge |
47 217 |
40 000 |
46 |
Capable et moral
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En 1815, Marc-Antoine Chatrier, (1765-1845), fils de François-Auguste notaire et de Primborgne Jeanne, est cité en tant que syndic de Contamine.
La fabrique de cotonnades installée dans les bâtiments de l'ancien Prieuré est dirigée par Henry Chapuis, par ailleurs gérant de la verrerie de Thorens.
En 1821, Pierre Pelloux dit Isidore, (1764-1836), fils de Pierre et de Dubois Josephte Isidore, est à la tête de la commune de Contamine.
En 1825, c'est François Fallion dit Brouillon (1776 - 1849) fils de Guillaume et de Pelloux Claudine, qui prend la place de syndic.
Le 14 avril 1827, Pierre Pelloux dit Isidore "en sa qualité de syndic, nommé par décision du Ministre de l'Intérieur", prête serment en touchant les Saints Evangiles entre les mains de François Fallion, syndic sortant : "Je, Pierre Pelloux, cultivateur et propriétaire jure et promets d'être fidel à Dieu et au Roy, de n'appartenir à aucune société secrète réprouvée par S.M. et d'exercer les fonctions qui me sont confiées avec exactitude et désintéressement de la manière qui convient à de bons et fidels serviteurs et sujets du Roy."
En 1829, François Fallion dit Brouillon prend la relève. Il est reconduit dans ses fonctions le 18 janvier 1831.
En 1830, la sentence vient d'être rendue dans le procès soutenu depuis plusieurs année, par la commune de Contamine contre les habitants de Pouilly "par le Tribunal de Préfecture Mage du Faucigny". Le Conseil conclut : les habitants de Pouilly étaient exclusivement en possession de faire pâturer leurs bestiaux sur lesdits fonds, possession que la commune n'a pu détruire par aucun acte à ce contraire, ce qu'elle aurait peut-être pu faire si une partie de ses anciennes délibérations n'étaient pas égarées…"
e 24/04/1832, François Fallion, syndic démissionnaire est remplacé par Claude Chambet.
En 1833, nous voyons Pierre François Anthonioz, né en 1789 à Bonneville, résidant à Contamine, fils de Claude-François et de Decroux Françoise, à la tête du Conseil, ainsi qu'en 1835, 1838, 1839.
Claude Gavairon dit Francillion (1798 – 1849), fils de Joseph et de Jolivet-Balon Marie Josephte, est syndic de 1840 à 1845.
Les frères et cousin Dumont constituent une Société pour fabriquer du sucre de betteraves à Contamine.
En 1840, un monsieur Renaud Barthélemy dirige une fabrique de chocolat.
A l'emplacement actuel de la mairie fonctionnait en 1840, 1841, 1842… une fonderie d'où sortira la cloche de l'église.
A cette époque, à Contamine, on confectionnait également des parapluies.
Le 20/04/1845 Etienne Gavairon dit Liroux, né en 1797 - fils de Joseph et de Lambert Françoise - remplacé par Claude Gavairon en 1846, est réélu en 1847, pour peu de temps puisqu'il décède le 27 septembre d'une "apoplexie foudroyante".
En 1846, nous trouvons un procès de la commune de Contamine contre Bastian, Chabord et les frères Dumont qui demandent des dégrèvements de contributions sur les bâtiments abritant la fabrique de coton. Le Conseil refuse, prétendant que Chapuis avait déjà obtenu une remise de 50 % sur les impôts fonciers en raison de la chute de la fabrique en 1817. En 1830, la manufacture a été rétablie, mais les propriétaires avaient bénéficié des mesures accordées provisoirement à leur prédécesseur.
En 1848 François Decroux - Bugnet dit Genève (1791 – 1853), fils de Joseph et de Baulet Jeanne, prête le serment habituel, les mains posées sur la Bible, lors de son installation en qualité de syndic.
Joseph-Etienne fils de l'ancien syndic Pierre Pelloux, nous a laissé un document au style savoureux. Il relate les fêtes célébrant les événements de 1848 à Contamine : "le Roi a donné la constitution française, telle que la liberté individuel. Le sel étoit à six sous la livre de 18 once, il a mis à trois sous le demi kilot, c'et à dire 16 onces. Dans toutes les communes on a fait des fêtes et des feu de joie, et le Tédéum chanté, on chantoit des hismne et des chanson en l'honneur du Roi. La fête de Contamine a eu lieu le troisième dimanche de février. L'avocat Jacquier porteur du drapeau vint sur la place publique, il se mi à la tête de toute la populase, et le tambour devant lui. Il marche à St Messe, le drapeau flottant au cœur. Après la messe, le Tédéum fut chanté et après la bénédiction du Saint Sacrement, on dessant sur la place publique, les boîte se firent entendre. Mr. Jacquier fit un discour sur la Bien faisance du Roi. En même temps, du vin à tout ceux qui en vouloit. Et le Grand Bal, le reste du jour, et la nuit le feu de joie."
D'autre part, le procès-verbal d'adjudication des travaux de la salle de classe de classe à la maison communale est paraphé en 1850.
La même année, on érige un arc de triomphe, on "tire les boëtes" et on rend les honneurs lors du passage de Sa Majesté Victor Emmanuel II de Savoie.
En 1853, lorsque les sœurs sont expulsées assez brutalement, Charles BURLAZ, originaire de Vulbens, habitant Contamine est syndic. Notaire, marié depuis 1843 avec Joséphine Mélanie Andréanne Chatrier, beau-frère du député Sarde Joseph Jacquier, il est le premier magistrat depuis 1849.
En 1859, Charles Burlaz, et les conseillers accueillent les jeunes princes du Piémont qui visitent la Savoie, berceau de leur famille.
En mars de la même année, un incendie consume tous les bâtiments, fourrages, bestiaux, provisions, linges… laissant sept familles de Pouilly complètement démunies. Le Conseil décide alors d'organiser une souscription volontaire pour leur venir en aide.
Genève représentant un attrait économique très important pour les Faucignerants, Jean Cornut, secrétaire de la commune organise une pétition en faveur de la réunion de la Savoie du Nord à la Suisse. Cent cinquante deux messieurs de Contamine, conseillers en tête apposent leur signature.En 1860, lors du rattachement de la Savoie à la France, ceint de la ceinture tricolore, Charles Burlat a l'honneur de recevoir l'Empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie auprès de l'arc de triomphe érigé à Findrol, extrême limite du canton.
Un incident vient ternir la fête : Au Chef-lieu de Contamine, le Maire de Peillonnex en écharpe acclame le souverain, qui lui remet de l'argent pour les pauvres. "…la population a vu avec déplaisir cette imputation de territoire…" La municipalité aussi, puisqu'elle refuse de régler le montant des frais occasionnés par la construction de l'arc de triomphe. On parle de s'en référer à la sagesse du Préfet!
En 1861, on construit le pont sur le Samson, sur la route de Faucigny en passant par Trolaz.
On envisage l'établissement d'une compagnie de Pompiers.
La réception de l'aménagement des abords de la Maison Communale, soit la terrasse devant la Mairie et l'aqueduc à proximité, a lieu le 16 novembre 1862.
Quatre diligences traversent la commune, à l'aller comme au retour, soit chaque jour huit trajets. "Le passage, déjà difficile en temps de calme, est devenu dangereux, par les bruyantes et tempétueuses allures de ces voitures" on demande la rectification de la route impériale, dans la traversée du Chef-lieu, en 1864 (Auparavant, la route passait derrière le Tourne-Bride et le Lion d'Or).
Cette même année, on aménage un appartement et une salle de classe pour les filles, dans l'ancienne maison des Sœurs.
Charles Burlat est syndic ou maire pendant 27 ans.
10/10/1876, Jean-Marie Gavairon dit Paris, né en 1841, fils de Claude et de Lambert Françoise, accomplit six mandats.
En 1883, on aménage un bureau et un fil télégraphique au Chef-Lieu.
L'école de Pouilly est inaugurée en 1891.
Pour des raisons de santé, Jean-Marie Gavairon dit "le Manitou" ne se présente plus en 1903.
Ancrenaz dit Berouan Pierre Emile, né en 1860, fils de Joseph et de Gavillet Henriette, lui succède le 03 mai 1903, et démissionne un an après.
Pierre Blanc dit Tanclou (1857-1936), fils de Jean-Marie et de Fallion Françoise, est le magistrat de la commune de Contamine, dés le 15 mai 1904.
Réélu le 17 mai 1908, Ancrenaz Pierre Emile reprend la place de maire.
Le Conseil décide d'élever le bâtiment de la Mairie d'un étage.
Bontaz Auguste offre une somme de 1 850 francs destinée à l'achat et à l'installation d'une horloge sous la charpente de la maison communale. L'inauguration de ces transformations aura lieu, en grande pompe, en 1911.
En 1909, on obtient enfin le classement de l'église du prieuré.
Ancrenaz étant démissionnaire, c'est Jean Marie Ricattoz qui est élu le 8 janvier 1911.
1915 : on prélève vingt francs sur les fêtes publiques et 40 francs sur les dépenses imprévues pour l'achat de laine qui sera transformée en chaussettes pour les soldats, par les grandes élèves de l'école des filles.
L'arrêté préfectoral du 4 février 1917 suspend Jean-Marie Ricattoz de ses fonctions de maire. Il sera défendu fermement et unanimement par tous les membres du Conseil Municipal et restera adjoint.
Edouard Puthod et François Gay assureront l'intérim.
Les Contaminois subiront la première guerre mondiale et assisteront impuissants et chagrinés par la mort aux combats, de vingt huit jeunes, et au retour de nombreux mutilés qui resteront marqués à jamais.
30/11/1919, on élit Gay Jules, fils de François et de Dunant Claudine, maire de Contamine-sur-Arve.
1920 : une souscription pour l'érection du Monuments aux Morts produit la somme de 1 200 francs, la commune prenant en charge le supplément, soit 4 600 francs.
Cent vingt démobilisés assistent au banquet offert par la commune.
On fête solennellement le cinquantenaire de la République.
Construction du chemin vicinal n° 3 du "Grand Clos" (1 010 mètres).
1923, le Conseil approuve les plans et devis du projet d'adduction d'eau, et l'éclairage des rues et places publiques assuré au moyen de 25 lampes de 32 bougies.
Un service de cars " Megève-Genève" remplace le tram supprimé en 1928.
En 1930, on installe des postes téléphoniques municipaux dans les hameaux de Findrol, Perraz, Pouilly, La Perrine. Huit ans plus tard, la Mairie en bénéficiera à son tour.
Le 16/09/1944 Emile Famel, né en 1897, devient maire.
Résistant, il héberge des maquisards et participe au parachutage des Glières.*
La Croix de guerre, la Croix du Mérite Agricole lui seront décernées..
Conciliant et tolérant, il représentait un élément apaisant, évitant des drames pendant la période si troublée de l'occupation et de l'après guerre;
Pour la première fois, une femme est élue conseillère municipale (Gavard Marcelle), en 1944.
Le 25/05/1957, le Conseil décide le principe de la construction du bâtiment de la Poste qui sera inauguré en 1960.
Emile Famel décède subitement au cours de son mandat le 12 décembre 1964.
Ducrot Marcel, né en 1909, adjoint, assure la charge de premier magistrat de la commune, en attendant d'être élu maire, le 21 mars 1965.
Pendant son mandat, des réservoirs sont réparés ou construits ; les adductions d'eau mises en place.
Une innovation : une école maternelle voit le jour dans l'entresol du château de Villy. Première de ce genre, des petits enfants des communes circonvoisines rejoignent ceux de Contamine.
Marcel Ducrot abandonne la vie publique, ne se présentant pas aux élections de 1989. Maire honoraire depuis cette date, il quittera la vie terrestre en 1997.
Affable, probe, proche des Administrés, on éprouvait toujours beaucoup de plaisir à croiser son chemin.
25/03/1989, le premier adjoint Dupont Jacky est élu maire.
Officiellement paroissiale depuis 1803, l'entretien de notre belle Eglise a, incontestablement causé les principaux soucis des municipalités. Les réparations indispensables grevaient lourdement le budget des pauvres communautés et occasionnaient des dissentiments avec les responsables de La Côte d'Hyot, la paroisse de Contamine s'étendant jusqu'au Nant Rouge.
Les municipalités de Contamine, souvent de couleur politique rose, voire rouge, privilégiaient quelquefois d'autres choix. Ne dit-on pas que la mairie fut rehaussée d'un étage dans le but de masquer l'église?
Heureusement, grâce à des subventions, à l'intelligence et à la sagesse des maires, la raison l'emportait et les travaux d'entretien s'exécutaient finalement. L'Eglise est toujours là, superbe, majestueuse, défiant le temps et définissant le caractère particulier du village.
A travers les archives communales, nous constatons que l'Arve aussi, suscitait bien des problèmes, jusqu'à mi XIX° siècle. Outre les inondations occasionnées par les crues de cette rivière bouillonnante, le transport par flottage, notamment des billes de bois, accélérait l'érosion et provoquait l'endommagement des terres riveraines.
Le rebelle est enfin dompté, et Contamine-sur-Arve serait différent si, à ses pieds ne coulait cette rivière..
Sources : Archives municipales de Contamine-sur-Arve et "Recueil des Edits" aux Archives Départementales Annecy
*J'ai cru bon d'emprunter quelques extraits de l'ouvrage de Serge-Henri Moreau, "Thorens, berceau du maquis", Dépollier, éditeur Annecy, concernant le "parachutage des Glières", auquel avait participé le maire Emile Famel, ainsi que des volontaires Contaminois :
le 3 août 1944 des camions d'hommes venus d'un peu partout arrivèrent à Thorens et se dirigèrent vers la vallée d'Usillon, puis sur le plateau, car le parachutage était annoncé pour midi….
… arrivant par formations de treize appareils, nous les vîmes, au nombre de deux cents…… plus haut, révélés seulement par l'éclat du métal de leurs ailes, les petits chasseurs les escortaient… …A tour de rôle, les escadrilles s'engagèrent au-dessus de Sous-Dine et, survolant le plateau, lancèrent leur floraison de parachutes blancs, bleus, rouges et or… …Pour venir nous apporter les armes nécessaires à la Libération, les grands oiseaux avaient traversé la France sur une distance d'environ huit cents kilomètres, sans que la célèbre Lufwaffe et les postes de D.C.A. aient pu entraver leur vol vers nous…… Ensuite, allégés, sans qu'aucun d'eux ait dévié de l'ordre établi, tous les avions repartirent en direction Nord-Ouest… Rapidement, le plateau fut déblayé. On avait pour cela requis tous les hommes disponibles de la commune...
Andrée Blanc
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