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La Révolution et la
fabrique de cotonnades
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Mais en France, la Révolution grondait depuis deux ans, lorsque le général Montesquiou entra sans coup férir à Chambéry le 24 septembre 1792.
Comme la Savoie toute entière, Contamine vota avec enthousiasme l'incorporation à la nation française, le 14 octobre 1792.
Le 27 décembre 1792, la Savoie devint le 84ème département de la République sous l'appellation de "département du Mont-Blanc". Contamine, canton de Bonne, fait alors partie du district de Cluses.
En mai 1798, Genève tomba aux mains des Français et, en août suivant devint chef-lieu de canton du nouveau département du "Léman", enlevant du même coup les districts de Thonon, Bonneville et Carouge.
En 1800, Contamine est une commune de 600 âmes du canton de Chêne-Thônex, district de Bonneville, département du Léman, préfecture Genève.
Dans sa séance du 2 novembre 1792, la Commission administrative des Allobroges arrêta que les municipalités seraient autorisées à réunir dans la maison du prieuré de Contamine les Barnabites de Bonneville et Annecy, pour faciliter le logement des troupes qui étaient ou seraient cantonnées. Craignant qu'on voulut les enfermer à Contamine les religieux demandèrent la permission de se loger ailleurs.
Les scellés furent apposés sur les titres du prieuré le 22 février 1793.
Tout le domaine des religieux fut mis en vente comme "bien national" à Carouge, le 21 février 1795.
Les frères André et Marc Antoine Chatrier, de Contamine, se rendirent acquéreurs contre un prix dérisoire, d'une grande partie des avoirs du Clergé Régulier.
En 1808, ils revendirent le "clos" (bâtiments et terrains intra-muros) à Henri Joseph Chapuis créateur d'une fabrique de cotonnades (par ailleurs, directeur de la verrerie de Thorens).
Seize métiers à tisser frappaient du matin au soir, autour desquels s'affairaient une centaine d'ouvriers, presque tous étrangers à la paroisse, venant de Suisse Allemande.
Vers 1824, Covelle et Retord se rendent acquéreurs de cette fabrique à laquelle ils ajoutent une fabrique d"'indienne" sur fond bleu, teinture et impression de coton.
La fabrique de Contamine ne devait pas durer. Après avoir été vendue et revendue, elle cessera toute activité de cotonnade en 1838.
Par acte notarié du 30 juin 1838, Messieurs Dumont, Prenant, Clerc-Biron, Chabord, Sauthier, Vuarchex, Curton Ponsard, Bastian, l'abbé Gex, convaincus de l'immense avantage pour le pays de l'introduction sucrière et de l'essor que la culture de la betterave donnerait en Faucigny, décidèrent d'établir à Contamine une fabrique de sucre formant école industrielle. En conséquence, ils formèrent une société, qui aurait dû fonctionner treize ans.
Entre-temps, après le Concordat en 1801, l'église conventuelle devint officiellement l'église paroissiale Sainte Foy (en fait, elle était déjà utilisée par le peuple depuis l'irruption des Bernois en 1589).
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