COMMUNIQUE DE PRESSE
DE L'ASSOCIATION
«LES AMIS DE LA GRANDE MAISON»




Monastère de Contamine sur Arve
29 octobre 2001
Suite à la réunion concernant la restructuration de l’ancien prieuré de Contamine sur Arve qui a eu lieu à la sous-préfecture de Bonneville le 23 octobre, l’association «Les Amis de la Grande Maison» a été sommée par un ultimatum du sous-préfet de retirer dans les meilleurs délais son recours gracieux déposé auprès du préfet le 7 septembre 2001 contre le 2ème permis de construire délivré par le Préfet. Le refus de se plier à cet ultimatum conduirait, selon des élus, à une démolition totale du prieuré, manœuvre subtile (?) pour faire porter à l’association la responsabilité d’une solution finale que personne ne souhaite.
Pour mémoire, l’association rappelle que, dès les premiers dépôts de demandes de permis de démolir et de construire, elle s’était opposée à ce projet privilégiant un type de construction dénaturant et défigurant le site. 900 pétitionnaires ont alors demandé une rénovation dans un style en accord avec les édifications actuelles (XVe, XVIIe et XIXe siècles). S’il n’est pas classé, le prieuré est situé dans un périmètre protégé à quelques mètres d’une église gothique classée monument historique. En outre, les règles appliquées pour les constructions privées étant très contraignantes (et c’est bien ainsi), les défenseurs du site ne comprennent pas pourquoi il y aurait un traitement différent entre une institution publique (qui devrait montrer l’exemple) et les particuliers.
Le 11 janvier 2001 le tribunal administratif donne raison à l’association et annule le permis de construire en constatant que [...] l’édification d’un nouveau bâtiment dont l’architecture et l’aspect extérieur, [...], sont de nature à porter atteinte à la perception de l’église.
Alertées dès novembre 1998 les différentes autorités publiques n’ont jamais voulu faire marche arrière, depuis beaucoup de temps a été perdu tant pour les bâtiments que pour les élèves du collège. Soumis à de fortes pressions, les responsables de l’association ont fini, à contre-cœur, par n’accepter qu’un petit nombre de modifications. Celles-ci devaient faire l’objet d’un protocole d’accord qui a été remplacé unilatéralement par une lettre de la Présidente de la région. Soumis à de fortes pressions, les responsables de l’association ont fini, à contre-cœur, par n’accepter qu’un petit nombre de modifications. Celles-ci devaient faire l’objet d’un protocole d’accord qui a été remplacé unilatéralement par une lettre de la Présidente de la région. Un 2ème permis est déposé dans une configuration semblable à la première version. Néammoins l’association avait demandé que des garanties relatives à la conservation des salles voûtées et des fresques soient précisées. Le 2ème permis n’ayant pas pris en compte plusieurs de ses exigences, l’association s’est donc estimée trompée.
Par ailleurs de nouveaux éléments très importants sont apparus devant faire l’objet d’une étude sérieuse. C’est dans ces conditions que l’association a déposé un recours grâcieux qu’on lui demande de retirer en menaçant de tout raser.
En fait, on ne voit effectivement pas ce qu’apporte de vraiment nouveau le deuxième permis signé le 2 juillet 2001 pour éviter une défiguration définitive du site (ce 2ème permis serait donc une nouvelle fois annulé pour les mêmes raisons s’il faisait de nouveau l’objet d’un recours au tribunal administratif).
En réponse à l’ultimatum sous-préfectoral il est demandé qu’avant un retrait du recours une étude historique et scientifique sur le prieuré soit menée très rapidement avant de commettre l’irréparable : détruire un patrimoine multi-séculaire de grande valeur et défigurer le site, destruction dont le représentant de l’État serait le responsable. Cette étude pourrait ainsi permettre d’établir le descriptif précis d’une restauration allant dans le sens des engagements pris par la présidente de la région dans sa lettre du 14 mai 2001.
Le combat de l’association des amis de la Grande Maison est clair : empêcher, dans la mesure du possible, la dégradation du patrimoine et du paysage de Contamine-sur-Arve par des constructions qui n’ont pas leur place dans un site historique protégé.Il est donc urgent de mettre en place les conditions pour qu’une expertise scientifique, archéologique et historique soit menée par des universitaires ou des experts indépendants. Une étude préliminaire sérieuse sur les fresques (représentant des scènes de l’enfance de Jésus) et le bâti demanderait un délai de quelques semaines.
Les fresques pourront ainsi être rapidement reclassées par les Monuments Historiques. Elles avaient été classées en 1923 puis mystérieusement déclassées en juin 1944.
Plusieurs spécialistes qui ont récemment visité les bâtiments ont évoqué des datations antérieures à celle reconnues jusqu’à maintenant (il n’y a pour l’instant jamais eu d’études sérieuses). Il pourrait s’avérer que les salles voûtées y compris celles où se trouvent les cuisines soient en fait des anciens batiments conventuels du 13e s.Les projets actuels de démolition et de reconstruction prévoient de casser et de démanteler cet ensemble historique!
Il y a d’autres solutions!
Une vraie restauration sans démolition n’a pas été envisagée sérieusement, elle pourrait coûter beaucoup moins cher que le projet actuel. D’ailleurs la démolition du bâtiment en préservant la salle capitulaire (si elle est bien faite....) impliquerait des surcoûts(surtout si il est procédé au classement entre temps) qui semblent ne pas avoir été prévus dans le budget initial.
Il n’est pas impossible d’aménager dans les temps impartis un internat avec tout le confort possible en rénovant judicieusement les bâtiments actuels. Les travaux pourraient être finis plus rapidement que ceux qui sont actuellement prévus. S’il s’avérait que les bâtiments actuels sont trop étroits, qu’il soit clairement dit (et prouvé) quels seraient les motifs qui empêcheraient la construction d’un bâtiment supplémentaire conforme aux règles d’architecture imposées dans un périmètre de site classé!
Si les administrations prennent conscience de la grande valeur de ce site dans son ensemble, des projets peuvent être lancés dans l’urgence par plusieurs cabinets d’architectes mis en concurrence. Tout cela est une question de volonté de la part des pouvoirs publics.
Préserver l’authenticité de Contamine-sur-Arve, c’est aussi préserver le cadre de vie des habitants et des élèves du lycée agricole.
La demande de tourisme culturel est en forte croissance, Contamine a des atouts historiques à ne pas perdre!
Il est temps de réagir pour ne plus subir le vandalisme technocratique, alors que dans d’autres départements français ou dans d’autres régions européennes on sait d’une manière intelligente et moderne, dans la concertation, préserver le patrimoine en prenant en compte les progrès scientifiques faits en archéologie architecturale.
S’il advenait que le conseil régional renonce aux bâtiments du prieuré, l’association resterait vigilante pour que l’intégration des nouveaux bâtiments soit une réussite esthétique.
Dans cette hypothèse elle fera tout pour sauver l’ensemble du prieuré, elle demandera au maire et à l’État, propriétaire des lieux, de mettre tout en œuvre pour sauver le prieuré et entreprendre les travaux les plus urgents (quelques tuiles à remettre en place, ouvertures à fermer pour éviter la dégradation des fresques, des boiseries Louis XV et des cheminées, etc.). A notre avis le conseil général, le conseil régional, la commune ainsi que les services concernés de l’État (DRAC, Domaines, etc.) pourraient s’entendre pour trouver la meilleure issue possible à ce dossier.
Si l’État ou les différentes institutions n’avaient pas les moyens d’assumer l’avenir du prieuré, il ne manquerait certainement pas d’entreprises privées pour sauver ces bâtiments. Il faudrait alors établir un cahier des charges précis (prenant en compte les résultat du rapport d’expertise archéologique) pour garantir, dans les règles de l’art, la conservation du bâti et des fresques.
Le 29 octobre 2001

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