| Evoquant le terrifiant passage des Bernois, intervenus en Savoie à la demande du Roi de France Henri III, en conflit avec le Duc de Savoie, deux hommes d'arme, un français et un savoyard, s'affrontent :
Français (F): Vous autres, gens de Savoie, ne vous plaignez pas du mal qui vous afflige, car vous l'attirâtes vous-mêmes sur vos têtes.
Savoyard (S): Vil bouffon, jamais nous ne demandâmes au roi de France de saccager nos domaines.
F : C'est la faute de votre encombrant duc. Il a envahi le Marquisat de Saluces, notre bon roi en a prit ombrage.
S : Votre Henri III a des mœurs qui en font la risée de l'Europe entière. Dieu seul sait ce qu'il a promis aux Bernois pour nous accabler de la sorte.
F : Il n'a rien promis qui ne remit en cause son honneur, et les mignons qui l'entourent vous transperceraient plus facilement que mon cheval chasserait une mouche de sa queue.
S : C'est tout de même bien le diable que le chef d'une nation catholique s'abaisse à s'allier aux Bernois : des huguenots, des hérétiques !
F : Vous oubliez un peu vite que nombre de Savoyards sont acquis à la Réforme.
S : Vous savez bien qu'il ne s'agit que d'un vague prétexte pour étendre le royaume de France. Si nous étions aussi huguenots que vous le dites, nous nous serions entendus avec les Bernois, au lieu de nous faire étriper.
F : Ces Bernois sont admirables. Ils sont plus redoutables que les tribus de Gog et de Magog, plus efficaces que les quatre cavaliers de l'Apocalypse.
Tambours en direct
Ecoutez : les voilà qui parviennent à contamine. Point de détail, ils chargent. Ils sont invulnérables à la pauvre défense que peut offrir quelques malheureux paysans en guenilles.A coups d'épée, ils fendent les crânes, à coups d'arquebuse, ils transpercent les corps. moutons affolés, poursuivis par ces mercenaires démoniaques.
Une fois calmés leur soif de sang et leur concupiscence, les voilà qui trouvent du vin et commencent à s'enivrer. Armés de torches, ils vont faire flamber les misérables maisons du village.
L'ange du temps a le cœur lourd. On dit que ce soir là, sur les ruines du Prieuré, l'ange pleura.
De la fureur des hommes, délivrez-nous Seigneur !
Les moines en chœur :
De la fureur des hommes, délivrez-nous Seigneur ! |
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